Rédaction par Anna Chumbe
En septembre 2022, Lévy a suivi le cours PSYCH 419, un cours universitaire dans lequel les étudiant·e·s ont été placé·e·s dans des postes de bénévoles dans différents organismes de Montréal. C’est ainsi que Lévy a été introduit à la Maison St-Raphaël. Un an et demi après la fin du cours, Lévy est toujours au sein de notre organisme : vous pouvez le saluer le vendredi matin à la Ruche d’art du Centre de jour.
Étant l’un des quatre bénévoles en rotation pour les activités artistiques, Lévy est là pour apporter un soutien, artistique, mais pas seulement, aux personnes vivant avec une maladie incurable, aux proches aidant·e·s et aux personnes endeuillées qui viennent discuter et se rencontrer autour des tables d’art.
En fait, Lévy n’est pas spécialisé en art ; ce pour quoi il est particulièrement doué, c’est pour offrir un lieu où les personnes qui prennent soin de leurs proches peuvent trouver soin et soutien à leur tour. Ce qui est créé ici, c’est un sentiment de communauté : « Vous n’êtes pas seul·e, vous avez des gens autour de vous. L’art n’est qu’un prétexte pour socialiser et créer des liens », dit-il.
Lévy, qui a un agenda chargé avec le travail et les études – il va directement de la Maison St-Raphaël au travail et étudie la psychologie à McGill – prend du temps chaque semaine pour aider, car il trouve très important de soutenir non seulement les personnes en fin de vie, mais aussi ceux et celles qui les entourent. Une grande partie des personnes avec lesquelles Lévy travaille à la Ruche d’art sont des membres de familles en deuil qui fréquentent le Centre de jour. Lévy, qui a été le principal soignant de sa grand-mère pendant la pandémie, note qu’il est si facile d’oublier de prendre soin de soi : « Comme un cuisinier qui rentre chez lui après avoir préparé des repas pour les autres toute la journée et qui est trop fatigué pour cuisiner lui-même », explique-t-il.
Lévy a une personnalité patiente et attentionnée. Il trouve plaisir dans le quotidien, comme lorsqu’il se rend à l’école le matin et qu’il voit un père portant le tout petit sac à dos Hello Kitty de sa fille dont il tient la main. « Cela me rend heureux », dit-il en riant. Il aime aussi cuisiner. En tant que traiteur et travailleur dans le secteur de la restauration, il est particulièrement attiré par le côté nourricier de l’acte de faire à manger aux gens. Avec lui, une recette n’est jamais réalisée deux fois de la même façon (même si elle est tout aussi savoureuse !) : si vous lui demandez de cuisiner de nouveau un repas, il vous servira une toute nouvelle création ! La cuisine est un acte créatif, dit-il, comme la peinture.
Lorsqu’on lui demande quel message il aimerait transmettre à ceux et celles d’entre vous qui lisent ce bref portrait, il répond : « Il faut si peu pour avoir un impact dans le milieu des soins palliatifs. Le fait qu’il n’y ait pas de pression pour avoir une conversation est très réconfortant. Les petites choses ont beaucoup d’importance : il peut s’agir de se souvenir de ce qu’une personne prend dans son café, ou encore que sa fille a eu une partie de soccer. Cela ne coûte rien de poser une question. Je pense que si plus de gens faisaient de petites choses, cela aurait un impact énorme », dit-il. Et il ajoute : « L’héritage, en fin de compte, c’est le nombre de personnes que vous touchez. » Il a hérité cette idée de sa grand-mère, décédée, qui a exercé une grande influence pour forger des liens communautaires et toucher d’autres personnes. « L’impact que nous avons ne se fait sentir que sur nos proches. Je pense que cet impact est suffisant ».