Catherine Courteau

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Parcours scolaire et professionnel

J’ai d’abord étudié dans le programme en Sciences, lettres et arts, ce qui mérite d’être mentionné puisque celui-ci teinte mon parcours professionnel depuis ce temps. Par la suite, j’ai réalisé mes études en médecine ainsi que ma résidence en médecine familiale à l’Université McGill. Puis, j’ai terminé une année complémentaire en médecine palliative à l’University of British Columbia (UBC).

Par rapport à mon parcours professionnel, j’ai travaillé deux ans à Vancouver en soins palliatifs, avant de revenir au bercail à Montréal durant l’été 2022. À présent, je travaille principalement à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal et à la Maison St-Raphaël. Parallèlement à mon parcours médical, j’ai aussi reçu des formations en médecine narrative. Cela fait presque 10 ans que je participe et guide des groupes d’écriture pour les patient·e·s et les professionnel·le·s de la santé.

Pourquoi la Maison St-Raphaël ?

J’ai tout d’abord eu l’instinct de suivre Dre Krista Lawlor. Krista a été ma superviseure lors de mon premier stage en soins palliatifs. Je me souviens encore des entrevues qu’elle réalisait, sa voix douce et réconfortante, sans presse, son corps penché vers le patient ou la patiente comme une invitation, véritablement curieuse de l’humain devant elle. À ce moment-là, celle-ci m’avait inspiré et je désirais me faire inspirer encore.

De plus, lorsque j’habitais à Vancouver, je faisais partie de la communauté de la Callanish Societyun organisme pour les patient·e·s atteint·e·s d’un cancer et qui fait un travail absolument extraordinaire. J’ai eu la chance d’assister aux petits miracles de l’art thérapie, la musicothérapie, la massothérapie, mais plus important encore, le pouvoir d’une communauté dans cette expérience souvent isolante de la maladie. Après mon déménagement à Montréal, j’ai immédiatement recherché une communauté de « healers », des gens qui soignent avec le cœur. Je l’ai trouvé à la Maison St-Raphaël.

Ta plus belle motivation pour venir travailler

Venir à la rencontre de l’autre, encore et encore.

L’œuvre qui t’a le plus marquée par rapport au thème de la mort

« Je fais du théâtre pour faire pleuvoir dans les yeux des autres ;
une sorte de massage humide pour l’âme. »
– Daniele Finzi Pasca

J’ai envie de vous parler d’abord de la pièce Icaro, jouée depuis plus de 30 ans à travers le monde. L’histoire va comme ci : un homme hospitalisé depuis des années accueille son nouveau compagnon de chambre (un spectateur ou une spectatrice choisi·e au hasard dans la foule à chaque représentation). Et alors, pour échapper à la solitude et à la mort, réalités indissociables, Daniele Finzi Pasca entraîne ce spectateur bientôt ami dans « les sentiers lumineux de son imagination ».

Daniele Finzi Pasca a écrit ce monologue en prison, après une sentence pour avoir refusé de faire son service militaire. Jean Siag le dit mieux que moi : « On devine bien dans Icaro combien [son séjour en prison] l’a inspiré dans son désir d’ouvrir les portes de l’imagination, notamment grâce à l’art, pour rester libre et vivant. Ces petites portes, il les ouvre habilement et nous donne l’espoir, pendant deux heures, de pouvoir, nous aussi, franchir leurs seuils. Simplement. » (La Presse 2010) C’est un peu de cette philosophie que j’essaie d’insuffler dans mes soins.

Oh comme j’ai envie de tricher et nommer plusieurs autres titres, par exemple à cinq ans, mon frère m’a dit je t’aime, une nouvelle tragique et profondément attendrissante par Lise Vaillancourt.

S’il vous plaît, venez me voir pour continuer la conversation et me partager vos influences artistiques.

Un ou des intérêts, passe-temps ou passion(s) à l’extérieur de ton travail

Je suis une personne qui me ressource dans les grands espaces. Je les retrouve en haut des montagnes, que ce soit en randonnée ou en ski hors-piste, dans les pages blanches avant d’y poser ma peinture à l’eau ou mon stylo, et aussi en me plongeant dans des histoires spacieuses. De plus, j’aime particulièrement m’abandonner à l’univers du réalisme magique provenant des livres d’Haruki Murakami.

Florence Godin

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Parcours scolaire et professionnel

J’ai complété ma formation en médecine familiale au GMF-U Notre-Dame (Université de Montréal). Je n’avais donc aucune expérience de travail formelle comme médecin « autonome » avant de travailler à la Maison St-Raphaël. Actuellement, je fais de la médecine familiale au GMF-U Notre-Dame où j’y fais du bureau, des consultations sans rendez-vous, des soins palliatifs à domicile ainsi que de la supervision de résident·e·s et d’externes. Je viens à la Maison St-Raphaël aux cinq ou six semaines.

Pourquoi la Maison St-Raphaël ?

J’ai eu un immense coup de cœur pour le milieu en y faisant mon stage de soins palliatifs lors de mon programme de compétences avancées en soins palliatifs. J’ai été particulièrement émue par l’esprit d’entraide, la bienveillance et l’humanisme de toute l’équipe.

Ta plus belle motivation pour venir travailler

Les gens que je côtoie tous les jours, que ce soit les membres de l’équipe, les patient·e·s ou leurs proches. J’aime aussi le temps. Le temps que j’aie pour parler aux gens, pour apprendre à les connaître, à les soigner ou à travailler avec eux.

L’œuvre qui t’a le plus marquée par rapport au thème de la mort

La première réponse qui me vient à l’esprit est le film Le Papillon bleu, simplement parce que c’est, à mon souvenir, un des premiers films que j’ai vus qui abordaient la mort et la maladie d’un enfant. Étant moi-même enfant à ce moment-là, ce film m’avait beaucoup marquée et m’avait fait réaliser que la vie ne s’arrêtait pas seulement pour les personnes âgées qui avaient une vie accomplie.

Un ou des intérêts, passe-temps ou passion(s) à l’extérieur de ton travail

Les sports, principalement la course, le ski alpin, le ski de fond, la randonnée, le tennis, le soccer, le canot-camping. Et les voyages !

Krista Lawlor

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Parcours scolaire et professionnel

Lorsque j’étais étudiante en médecine, j’ai failli abandonner parce que je ne me sentais pas faite pour la médecine. J’ai commencé à faire du bénévolat dans l’unité de soins palliatifs de l’hôpital Royal Victoria et j’y ai trouvé ma communauté et ma place.

Après quatre ans de pratique en médecine familiale à Chisasibi (Baie-James) et deux bourses en soins palliatifs (une pour les adultes et une pour les enfants), j’ai rejoint l’équipe de soins palliatifs du CUSM pendant 20 ans.

Et même si je n’ai pas poursuivi ma carrière en soins palliatifs pédiatriques, c’est à l’Hôpital de Montréal pour enfants que j’ai rencontré mon mari. Alors, j’en suis sortie gagnante !

Pourquoi la Maison St-Raphaël ?

J’ai toujours voulu travailler dans une maison de soins palliatifs. Alors, quand j’ai appris que la Maison St-Raphaël était sur le point d’ouvrir et cherchait un directeur ou une directrice médical·e (et que Véronique Després et Rosemary O’Grady étaient déjà là), j’ai sauté le pas… et j’ai eu le poste !

Ta plus belle motivation pour venir travailler

J’ai toujours dit que les deux moments où je me sens le plus privilégiée en tant que médecin sont la naissance et la fin de vie, les deux faces d’une même pièce mystérieuse (et la plupart du temps, je me sens sage-femme!). Ces lieux liminaires nous rapprochent de ce qui compte le plus dans la vie, un sentiment de gratitude des uns envers les autres.

Quel plus beau cadeau pourrions-nous recevoir que d’apprendre de nos patient·e·s et de vivre ce voyage ensemble ? Comme l’a dit Ram Dass, « we are all just walking each other home ». Oh, j’aime aussi le fait que, presque chaque jour, nous rions et pleurons ensemble. Et les biscuits d’Adeline. D’accord… surtout les biscuits d’Adeline (une médecin qui sera présentée dans la deuxième partie des portraits).

L’œuvre qui t’a le plus marquée par rapport au thème de la mort

Je pense qu’il y en a trop pour les citer, mais j’ai récemment regardé et adoré le film The Farewell, avec Awkwafina. Et n’importe quel poème de Mary Oliver peut me faire pleurer de reconnaissance et de gratitude.

Un ou des intérêts, passe-temps ou passion(s) à l’extérieur de ton travail

Je ne passe jamais assez de temps dans la forêt, dans le jardin ou sur le lac. J’ai recommencé à apprendre le violoncelle et faire du « spinning ». Et surtout, les biscuits d’Adeline.

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